REVUE CEDRES-ETUDES

Ressources minières et santé : évidences empiriques pour les pays de l’Afrique subsaharienne

2024-10-24T08:27:42+00:00

Cet article explore le rôle des dépenses publiques de santé en tant que canal à travers lequel les rentes issues des ressources minières influencent les indicateurs de santé dans les pays d’Afrique subsaharienne (ASS). Sur la base de la fonction de production d’état de santé implémentée par Grossman (1972), la méthode des Doubles Moindres Carrées sert de
méthode d’investigation empirique. Les données utilisées portent sur un panel de 19 pays de l’ASS et couvrent la période allant de 2005 à 2020. Les résultats montrent que lorsque les rentes minières sont orientées vers les dépenses publiques de santé, les indicateurs de santé s'améliorent en termes d’accroissement de l’espérance de vie à la naissance et de réduction de la mortalité infantile dans les pays de l’ASS. Ces résultats suggèrent qu’une action coordonnée des ministères de la santé et de ceux responsables de l’économie et des mines offrirait de grandes possibilités d’améliorer la santé dans les pays d’ASS.

Effets de la qualité des institutions sur le commerce intracommunautaire : cas des pays de l’UEMOA

2024-10-24T08:39:59+00:00

L’objectif de cette recherche est d’analyser les effets de la qualité des institutions sur les échanges commerciaux entre les pays membres de l’UEMOA. Pour atteindre cet objectif, un modèle de gravité augmenté a été estimé à partir des données couvrant les huit pays de l’UEMOA sur la période 1995-2021. Il ressort des résultats que l’amélioration des indicateurs de la qualité des institutions affecte positivement les échanges intracommunautaires dans l’UEMOA. Cela passe par exemple par le contrôle de la corruption, qui en réduisant les coûts et les délais associés aux opérations commerciales transfrontalières et en renforçant la
confiance entre les partenaires commerciaux et les institutions gouvernementales, crée un environnement équitable propice au
développement des échanges commerciaux. Ainsi, il serait intéressant pour la commission de l’UEMOA d’améliorer la qualité des institutions de l’espace en luttant davantage contre la corruption et en améliorant les règles de droit et la qualité de la régulation.

Genre et efficacité des marchés de troc du lait de chèvre dans la région du sahel du Burkina Faso

2024-10-24T08:48:22+00:00

Les travaux de Becker (1962) et de Mincer (1962) ont beaucoup contribué à la compréhension des fondements et de l’impact de la discrimination genre pour l’accroissement de la production en faveur des femmes. Cependant, l’impact de la complémentarité entre femmes et hommes dans les affaires de commercialisation pour l’amélioration des revenus, est une thématique rarement étudiée. La présente recherche a consisté à réaliser ce travail à savoir démontrer que les femmes peulh enrôlant leurs conjoints
dans la commercialisation du lait de chèvre prospèrent plus ou moins que celles qui opèrent librement sans leurs conjoints.
Ainsi, la recherche a ainsi montré que, quand les femmes peulh opèrent librement sans l’implication de leurs conjoints dans la commercialisation du lait de chèvre, le troc est positivement lié à l’offre de ventes, au prix du marché du lait, à l’âge des vendeuses, à la taille des ménages, et négativement lié à leurs revenus. Cependant, quand elles enrôlent leurs époux dans la commercialisation du lait, le troc devient négativement lié à l’offre de ventes, au prix du marché du lait, à l’âge des vendeuses, à la
taille des ménages, mais positivement lié à leurs revenus. Le recours au troc est un bon moyen pour les femmes peulh de pouvoir contourner les méventes de leur lait sur le marché. Le troc est donc un puissant moyen d’encastrement du marché et de régulation de ses défaillances. Une politique de promotion du troc pourrait par l’encastration, protéger le marché de l’inflation, de l’opportunisme des acteurs, des méventes, causes des défaillances du marché et de dégradation du bien-être social.

Pourquoi des producteurs agricoles burkinabè ne demandent-ils pas du crédit ?

2024-10-24T09:39:52+00:00

Ce papier analyse les raisons d’une absence de demande de crédit sur un échantillon de 11 552 producteurs agricoles burkinabè à partir des données de l’enquête harmonisée sur les conditions de vie des ménages 2018/2019. Les résultats montrent que 96% de l’échantillon n’ont pas demandé du crédit sur la période et les raisons les plus évoquées pour justifier cette absence de demande de crédit sont : l’incapacité de remboursement, la non satisfaction des conditions du crédit et la non nécessité du crédit. L’estimation logistique montre que la pauvreté subjective et le genre féminin augmente la probabilité d’une demande de crédit nulle alors que l’éducation diminue cette probabilité. Une éducation financière consistant à responsabiliser et à éclairer les femmes et les pauvres afin qu'ils aient des connaissances financières pertinentes et un assouplissement des conditions du crédit s’avère nécessaire pour améliorer la demande du crédit des agriculteurs. Une autre stratégie de politique efficace d’amélioration de la demande du crédit des agriculteurs, est de tenir compte des raisons spécifiques de l’auto rationnement afin de
proposer des solutions appropriées à chaque type de non emprunteur.

Analyse d’un seuil de qualité institutionnel entre les investissements directs étrangers et croissance économique dans les pays de la Communauté Economique des Etats de l’Afriquede l’Ouest (CEDEAO)

2024-10-24T09:53:21+00:00

L'importance des IDE dans les économies en développement, notamment celles de la CEDEAO, résulte des effets directs et indirects qu'ils exercent sur la croissance économique. Il apparaît cependant nécessaire pour les pays hôtes de créer les conditions de rentabilité de ces investissements à travers notamment le renforcement de la qualité institutionnelle. Ce papier contribue à une meilleure compréhension des effets des IDE sur la croissance, en prenant en compte le niveau institutionnel des pays. L’utilisation de la méthode Panel Smooth Transition Regression (PSTR) sur la période 1996-2016, permet de montrer l’existence d’un seuil institutionnel à partir duquel les investissements directs étrangers impactent positivement la croissance économique. Les résultats ont montré que les pays de la CEDEAO doivent se doter d’un niveau institutionnel suffisant, capable d’absorber les retombées des investissements directs étrangers sur la croissance.

Défis de l’émergence économique en Afrique

2024-10-24T10:12:48+00:00

Ce papier a pour objectif d’analyser l’émergence économique projetée des pays africains. Du point de vue de la théorie du développement, l’émergence économique est associée à une croissance économique forte et durable, nécessitant une combinaison efficace des facteurs de production. En adoptant une démarche analytique, il ressort que l’Afrique peut être considérée comme une zone pré-émergente, avec des signes d’amorce de décollage économique. Du point de vue
normatif, les expériences des pays émergents indiquent que certains ont réussi grâce à des stratégies endogènes, transformant l’agriculture traditionnelle en un secteur industriel innovant, tandis que d’autres ont privilégié la diversification des exportations. Ces approches ont été basées sur des diagnostics réels des potentialités nationales plutôt que sur une simple imitation d’un modèle prédéfini. Elles n’étaient pas nécessairement libérales ni démocratiques, avec un rôle souvent déterminant de l’État dans la création des conditions propices aux investissements public et privé. Les ressources humaines ont joué un rôle crucial, soulignant l’importance d’une cohérence entre le système éducatif et le système productif. Les pays africains sont encouragés à
s’inspirer de ces expériences tout en tenant compte de leurs spécificités, en assurant une synchronisation entre les stratégies
nationales et la configuration mondiale de l’économie.