Emprunts extérieurs publics, comportement fiscal du gouvernement ivoirien et accumulation de la dette extérieure entre 1974 et 2009
Mots-clés :
aide publique au développement, autres emprunts extérieurs publics, comportement fiscal, dépenses publiques, consommation publique, effet de substitution, official development aid, other official funds, fiscal behaviour, public spending, public consumption, substitution effectsRésumé
Cet article utilise le modèle de Heller (1975) pour déterminer la contribution des préférences du gouvernement ivoirien à l’accumulation de la dette extérieure à travers l’interaction des différentes catégories de dépenses et de recettes publiques internes et externes entre 1974 et 2009. Les résultats indiquent la très faible fongibilité de l’aide publique au développement en Côte d’Ivoire. 43,4 pour cent des taxes et la quasi-totalité de l’aide au développement sont consacrées à l’investissement public, tandis que les autres emprunts extérieurs publics obtenus à des taux non concessionnels attirent les autres catégories de ressources publiques dans l’accumulation du capital. A long terme, l’aide publique au développement exerce un effet négatif significatif sur les dépenses de consommation socioéconomique et représente un substitut à l’emprunt intérieur, tandis que les autres emprunts publics extérieurs encouragent l’accumulation de la dette intérieure publique. Une hausse des emprunts publics extérieurs entraîne une augmentation significative des dépenses de consommation civile et un effet négatif sur l’effort de collecte de l’impôt. Cet effet total négatif des emprunts extérieurs publics sur l’effort de collecte de l’impôt est renforcé par la baisse concomitante de l’emprunt intérieur qu’ils entraînent, accroissant ainsi les besoins de financement extérieur ultérieurs d’un niveau donné de dépenses publiques.
Abstract
This article uses Heller’s 1975 model to assess the contribution of the Ivorian government fiscal behaviour to the accumulation of external debt through the interactions of the different categories of government revenues and expenditures during the 1974-2009 period. The results show the very low fungibility of official development aid in Côte d’Ivoire. 43.4 percent of taxes and all the aid revenue have been channelled into public investment, while other official funds or non-concessional borrowing attract other public revenues into public sector capital accumulation. In the long run, official development aid has a negative significant effect on real socioeconomic consumption spending and is a substitute for internal borrowing, while other official funds encourage the accumulation of internal debt. An increase in external borrowing leads to a rise in real civil consumption spending and a decrease in the tax collection effort. This negative significant effect of public sector external borrowing on tax collection effort is reinforced by the induced concomitant decrease in internal borrowing, thereby increasing the need for subsequent external borrowing to finance a given level of public spending.